samedi 5 novembre 2016

La Bastille




Chanson extraite de l'album "Ces Dames d'Ailleurs" nouvellement arrangée.








Pédro, 25 ans,le teint basané... une barbe de trois jours... les cheveux longs, bouclés, noirs comme des corbeaux... les yeux bleus comme les topazes du Brésil... clairs, transparents comme la vérité...
Pédro fumait de gros cigares... de ces cigares que l'on fume dans les tavernes mexicaines... en sirotant un vin épais, rouge comme le sang, dans des timbales en terre cuite... une fille sur les genoux, à compter les étoiles, les soirs sans lune...
Et, Pédro, un 14 Juillet à deux heures du matin, était place de la Bastille... il remontait lentement les escaliers du métro, et regardait deux amants s'embrasser tendrement, au pied d'un lampadaire à demi éteint, à côté d'une cabine téléphonique...
Tout autour de lui tout le monde dansait, tout le monde chantait... on fêtait je ne sais plus quelle République... Mais pour Pédro, venu du Mexique... la République...
Non, Pédro regardait ces deux amants s'embrasser tendrement... souviens-toi, Pédro, souviens-toi, tard dans la nuit, tu les enviais...


Sous les lampions de la Bastille,
Et les dentelles des grandes dames,
Tu fais ton soleil de Castille,
Dans les jupons du macadam.
Les yeux candidats à l’erreur,
Ce trottoir du talon aiguille,
Ce regard qui t’invite pour une heure,
Et toi, qui a envie d’une fille...
Souviens-toi, comme ils s’aimaient,
Tard, dans la nuit, ils s’embrassaient.
Souviens-toi, comme ils s’aimaient,
Leur belle histoire, tu leur enviais.

Souviens-toi, ce vieux lampadaire,
Ce soleil noir qui  monte au ciel,
Et ces étoiles de diamantaire,
Qui crèvent la nuit jusqu’au réveil.
Souviens-toi, ce trottoir noyé,
Ces flots livides d’amertume
Ces flaques d’Amour à tout vider,
Qui clapotent sur le bitume.
Souviens-toi, comme ils s’aimaient,
Tard, dans la nuit, ils s’embrassaient.
Souviens-toi, comme ils s’aimaient,
Leur belle histoire, tu leur enviais.

Souviens-toi, leurs baisers s’envolent
Sur leurs corps nus encore amants.
Leurs flammes en sursis qui s’affolent
Sur les brindilles du firmament.
Ils consumment du bout de leurs lèvres,
Les fous instincts toujours offerts,
Au souffle haletant de leur fièvre,
A leurs envies si passagères...
Souviens-toi, comme ils s’aimaient,
Tard, dans la nuit, ils s’embrassaient.
Souviens-toi, comme ils s’aimaient,

Leur belle histoire, tu leur enviais.

Paroles et musique: Robert Nicollet.

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